AVOCAT AU BARREAU DE PARIS - Droit des personnes - Réparation du préjudice corporel |
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BILLETS D’HUMEURMe Dominique ALRIC propose d’analyser périodiquement dans cette rubrique une décision récente dans le domaine du préjudice d’ordre corporel.
Digest : manquement du médecin à son devoir d'informationCass. Civ. 1ère, 3 juin 2010 n° 09-13591
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000022313216&fastReqId=1418354597&fastPos=1 Résumé : Le patient, qui a subi une adénomectomie prostatique dans une clinique, constate après cette opération une impuissance, et il engage une action en responsabilité à l’encontre de son urologue. Le rejet de sa demande par la Cour d’Appel de Bordeaux fait l’objet de deux séries de griefs :
Intérêt de l’arrêt : Il s’agit d’un revirement de Jurisprudence remarquable de la Cour de Cassation, qui jusqu’alors sanctionnait le défaut d’information sur la base d’une responsabilité contractuelle, et une indemnisation de la seule perte de chance du patient de refuser l’acte. En pratique, cette perte de chance était réduite voire inexistante, dans la mesure où le patient ne pouvait apporter la preuve qu’il aurait renoncé à l’acte chirurgical informé des risques et complications potentiels, l’opération envisagée étant le plus souvent inéluctable. Désormais, le préjudice subi par le patient est de nature délictuelle, le défaut d’information causant inévitablement et immanquablement un préjudice au patient, que le Juge devra quantifier. Il s’agit là de la reconnaissance d’un préjudice moral. L’on ne pourra que conseiller aux praticiens d’informer entièrement leurs patients des risques encourus par l’intervention envisagée, que ces risques et complications surviennent pendant l’opération ou après celle-ci, et qu’ils soient fréquents, occasionnels ou même exceptionnels. Les auteurs s’accordent unanimement pour qualifier cette décision d’historique en matière de responsabilité médicale. |